Décidément, pas le temps de souffler dans cette pension!
Après le petit déj, c'est l'activité copra qui nous attend! Jules montre comment on enlève la bourre de la coco, comment on la rape, comment on obtient le lait en pressant bien fort et où se trouve le germe de coco que l'on peut manger en beignet. Bon, en théorie, c'est pour tout le monde, mais tous les pensionnaires sont en Polynésie depuis quelques temps déjà, donc ça ne passionne pas trop les grands... Heureusement que les enfants sont tjs partants pour de nouvelles expériences! Ici Loan en pleine séance de rape-coco! Assis sur un socle, il faut effectuer des mouvements de haut en bas sur la petite lame dentelée (vous vous souvenez, je vous ai présenté l'outil à Huahine)!
Au bout de quelques cocos, nous obtenons un récipient plein de coco rapée que nous mangeons à pleine main.
Pendant ce temps, André et Maoui, les collègues de Jules préparent les bateaux pour l'excursion. Nous les voyons faire des essais de moteur avec l'un des 2 bateaux, nous comprendrons plus tard pourquoi...
C'est le départ! Comme nous sommes assez nombreux, nous prenons 2 embarcations, les femmes et les enfants dans l'une et les hommes dans l'autre, juste reflet de la société tahitienne... Je suis ravie de me retrouver avec les 3 loustics à gérer pendant tout le trajet...
Premier stop: parc à poissons! Vous savez maintenant que c'est obligatoire pour déjeuner! Entre harpon et filet rigide en ferraille, les poissons n'ont aucune chance!
Au bout de son harpon, André a attrapé un gros mérou (qui lui même était en train d'avaler un petit rouget), un poisson écureuil, une carangue...
En moins de deux, la glacière est remplie!
Les deux bateaux se suivent et se poursuivent dans le lagon jusqu'à l'endroit prévu pour passer l'après-m.
Nous n'aurons pas de soleil ce jour là. Le ciel restera plombé, ça rend tout de suite les lieux moins féériques... (mais beaucoup plus supportables pour Mayline).
L'endroit en lui même correspond moins à ce que nous aimons: une langue de terre à l'abandon coincée entre deux hoa. D'un côté, un hoa assez profond bordé d'un sol noirâtre avec de nombreux corails fossilisés...
... et de l'autre, un hoa plus large semblable au lagon, bordé d'une plage de sable un peu rosé, un peu cracra, à cause de la présence d'eau stagnante...
Et au milieu de tout cela: des tooooooooonnnnnnes de moustiques!
Pendant que j'ai fait le tour de l'endroit, Chin est resté avec André et Maoui pour la séance "vidage de poisson".
Un peu "beurk" les entrailles de poisson qui flottent partout dans l'eau, mais y faut bien passer par là pour manger!
D'ailleurs, ce genre de considérations dépassent complètement les tahitiens! y a que nous pour nous dégouter de ça...
Le poisson cuit enfin... Mayline prend son repas de midi entourée de demoiselles voulant toutes jouer à la maman... inutile de vous dire qu'elle n'a pas mangé grand chose ce jour là...mais elle a adoré porter les lunettes et la casquette!
Après le repas, André est parti avec Chin chasser la squille. Je vous entends déjà me demander ce qu'est une squille?
Et bien, c'est un crustacé qui possède un étrange aspect de mante religieuse. En cherchant sur le net, j'ai découvert qu'on l'appelle encore mante sauterelle de mer ou prégadiou dans le midi. En plus d'être répandu dans les mers de l'Océan Indien, du Pacifique et de l'Afrique Orientale, l'animal est également présent sur les côtes d'Espagne et d'Italie ainsi que dans la Manche.
Il mesure jusqu'à 30 cm de long et on le trouve généralement sur les fonds sableux près des récifs coralliens jusqu'à 20 m de profondeur!
La journée, le couple (car ils vont tjs par deux !) reste dans son terrier à guetter leurs proies. Ils se déplacent la nuit à la recherche d’autres crustacés et poissons. Cet animal est donc assez rare à observer en dehors de son terrier. Si vous êtes super interressé par la bestiole, je vous invite à cliquez ici.
Ici, on le nomme Varo. Sa chair blanche est très prisée et se cuisine comme la langouste. Une pièce se négocie jusqu'à 3000 xpf dans les Tuamotu's pour atteindre 5000 xpf sur Tahiti (soit environ 45 euros). Et si son prix est si élevé, c'est parce que sa pêche est périlleuse! Les pattes sont coupantes comme des couteaux et entament un doigt avec une étonnant facilité (regardez les stries sur le flanc du poisson!), d'où le port de gant fortement recommandé...
Pour vous, j'ai les images d'une pêche par le fabuleux Maoui, un des seuls Polynésiens (parait-il!) à pêcher la squille à main nue! Tout d'abord, localiser un trou, puis introduire un bel apât dans le trou à l'aide du pied! Tenir fermement les pattes et tirer lentement afin de ne pas les casser. Attention, cette étape peut prendre jusqu'à 15 minutes!
Bravo Maoui! Julen est subjugué par cette drôle de bête...
Au total 5 ou 6 prises que nous allons ramener.... non pas pour les manger (ouh, dommage!) mais pour qu'il les vende à sa cousine! Le plus drôle c'est que cette dernière lui achète en caisse de bières... Que ne ferait-on pas pour de la Hinano!!!
Au moment de partir, nous jetons tous nos déchets à la poubelle (oui, le feu, c'est ça...)! Au passage, nous faisons légèrement cramer le cocotier juste à côté... oups! Heureusement qu' y a de l'eau pas loin...
Et comme souvent, le ciel s'assombrit d'un coup...
Vite, il faut partir. Mais cette fois-ci, Jules a réagi trop tard. Il se met déjà à pleuvoir. Les mamans et les enfants sont désignés pour se mettre à l'abris sous une belle bâche bleu trouée qui sent le pipi de chat à plein nez! Trop de chance d'être une maman!!!
Direction le nombril de Mataiva. Selon les gens d'ici, tant que tu n'y as pas mis les pieds, tu n'es pas encore vraiment arrivé à Mataiva!
Un bout de corail qui affleure au milieu du lagon... et nous, ba...on est de plus en plus trempé!
Une photo souvenir... de nous et de toute la joyeuse bande!
Et allez circulez!!!! On repart! Et maintenant, à nous l'île aux oiseaux! (je suis sûr que vous sentez la vitesse à laquelle nous avons fait tout cela! )
Tellement petite l'île que je choisis de ne pas réveiller Maymay pour aller voir les quelques oiseaux qui y ont élus domicile...
Ce sanctuaire est essentiellement dédié aux Fous de bassan. De nombreux oeufs à même le sol sont éparpillés ça et là... Mais rien à voir avec l'île aux oiseaux de Tikehau.
L'heure du retour a sonné! Nous avons de la chance, il ne pleut plus.
Le seul soucis du retour sera le moteur du bateau n°2, celui des hommes, qui ne cessera de s'étouffer tout le long du trajet...
Nous avons alors mieux compris pourquoi André et Maoui essayaient ce bateau le matin même avant de partir...